Le surjet spiralé : un nouveau concept de suture cutanée en chirurgie esthétique de la silhouette pour optimiser la cicatrisation

surjet spiralé dr Petit

La suture cutanée est un temps opératoire essentiel en chirurgie esthétique. La qualité de la cicatrice à long terme est en effet aussi importante que l’acte chirurgical lui-même dans l’attente des patients.
L’objectif de cet article est de vous présenter un nouveau concept de fermeture cutanée par surjet spiralé, de vous expliquer ses principes et les avantages de cette technique par rapport à la technique « gold standard » utilisée en chirurgie plastique.

La suture « gold standard »

La suture la plus couramment utilisée en chirurgie plastique de la silhouette associe deux plans de fermeture :

  • Un plan profond par points séparés inversés : il consiste à faire des points dermo-hypodermiques tous les 1 à 2 cm sur toute la longueur de la plaie. Ces points sont dits inversés car les nœuds si situent en profondeur dans le derme afin d’y être enfoui.
    Ces points permettent d’assurer la solidité de la suture car le derme constitue le tissu de résistance de la peau. Ils assurent le bâti de la suture et absorbent les forces de contrainte consécutives à la remise en tension des tissus remodelés au niveau du tronc et des membres (plasties abdominales, body lifts, liftings des bras et des cuisses).
    Ce plan permet l’affrontement dermique de la peau (zone rose claire sur le 1er schéma).
  • Un plan superficiel par surjet intradermique : des passages intradermiques superficiels sont réalisés d’une berge à l’autre de la plaie sur toute sa longueur. Tout le fil « court » tangentiellement sous la peau. Ce plan permet l’affrontement épidermique de la peau (zone rose foncée sur le 1er schéma).

L’avantage principal de cette technique réside dans la position sous-cutanée des fils. Il n’y a aucun passage de fil dans la peau au niveau de la plaie ce qui permet de ne laisser aucune trace et d’éviter l’aspect disgracieux en « barreau d’échelle » sur la cicatrice (en rapport avec les marques du fil laissées sur la peau).
Elle nécessite l’utilisation de fils résorbables, qui induisent intrinsèquement une réaction inflammatoire nécessaire pour leur élimination progressive par le corps.

Cette réaction inflammatoire peut être exacerbée chez certains patients et responsable de complications précoces de type rejet de fils lors de la phase de cicatrisation initiale, et pouvant engendrer des cicatrices disgracieuses à long terme.

C’est pourquoi, une nouvelle technique de fermeture cutanée est apparue il y a quelques années afin de réduire le processus inflammatoire propre à la technique de suture, d’accélérer la cicatrisation et d’aboutir à une meilleure cicatrice finale.

Le surjet spiralé

Principes :

Le surjet spiralé a été conceptualisé par le Dr Pascal à Lyon. Il s’agit un seul plan de fermeture sous cutanée remplaçant les deux plans précédemment décrits dans la technique classique. Il consiste à réaliser avec un fil résorbable des passages dermo-hypodermiques en spirale tout le long de la plaie. Il permet d’affronter à la fois le derme et l’épiderme.

Ses avantages sont nombreux :

  • C’est une suture très solide puisque toute la hauteur du derme est concernée par les passages du fil.
  • Il ne laisse aucune trace de fil sur la peau.
  • Les contraintes mécaniques sont mieux réparties du fait du schéma spiralé de la suture.

MAIS 2 AVANTAGES DU SURJET SPIRALE SONT RECHERCHES PAR RAPPORT A LA TECHNIQUE CLASSIQUE :

  • Aucun nœud n’est fait au niveau du derme.

En effet, une ischémie (baisse d’oxygénation) répétée du derme en rapport avec les nœuds réalisés dans la technique gold standard induisent de l’inflammation.

  • La quantité de fil résorbable (pro inflammatoire) sous la peau est moindre dans le surjet spiralé. En effet, il y a nettement moins de fil dans la partie superficielle du derme car l’affrontement épidermique est obtenu sans surjet intradermique dans cette nouvelle technique.

L’objectif principal du surjet spiralé est donc de contrôler la réaction inflammatoire induite par la suture.
J’utilise cette technique innovante depuis 2 ans dans mes interventions de remodelage de la silhouette. J’ai constaté une diminution des problèmes cicatriciels précoces lors de la phase de cicatrisation initiale chez mes patients.
D’autres méthodes existent pour diminuer le processus inflammatoire de la cicatrisation et optimiser in fine la qualité des cicatrices : le laser Urgotouch (1 séance réalisée au cours de la chirurgie) et la lumière LED (plusieurs séances réalisées après l’intervention).

Dr Arnaud petit

Article rédigé par le Dr Arnaud petit

Spécialisé en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique et en médecine esthétique, le Docteur Arnaud Petit propose des actes pour le visage, les seins, la silhouette et la zone intime.

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