La plastie abdominale ne doit pas être considéré comme une simple résection de peau et de graisse en excès suivie d’une fermeture cutanée directe.
Pratiquer la plastie abdominale de cette façon a certes l’avantage d’être une chirurgie rapide pour les chirurgiens la concevant ainsi (moins d’une heure de chirurgie) mais est moins satisfaisante pour les patients, car les suites opératoires sont plus longues et le résultat esthétique à moyen long terme n’est pas optimal.
La chirurgie plastique de l’abdomen est une chirurgie sophistiquée depuis le dessin pré opératoire jusqu’au pansement en fin d’intervention.
Sept concepts fondamentaux sont respectés par le Dr Petit pour vous garantir un résultat esthétique de qualité, des suites opératoires simples et une récupération post opératoire rapide.
La bonne sélection des patients et de la technique opératoire
Une plastie abdominale réussie en toute sécurité repose avant tout sur la sélection des patients pouvant bénéficier de cette chirurgie et sur le choix de l’indication opératoire pouvant répondre au mieux à leurs attentes.
La sélection des patients
Les patients ayant un IMC (index de masse corporelle) supérieur à 30 sont obèses médicalement et doivent perdre du poids avant de pouvoir envisager une plastie abdominale.
Le risque de complications post opératoires est en effet statistiquement plus important chez ces patients. Par ailleurs, le résultat esthétique prévisible serait médiocre, en rapport avec une surcharge graisseuse intra-abdominale non traitable par cette chirurgie.
Les patients ayant un IMC entre 25 et 30 sont en surcharge pondérale. Ils peuvent bénéficier d’une plastie abdominale en fonction du contexte clinique. Il leur est néanmoins recommandé d’atteindre leur objectif de poids avant la chirurgie. En effet, perdre significativement du poids après la plastie abdominale pourrait altérer le résultat esthétique initialement obtenu.
Les patients ayant un IMC normal entre 20 et 25 sont les candidats idéaux pour cette chirurgie.
Par ailleurs, les patients doivent arrêter ou diminuer drastiquement leur consommation tabagique 1 mois avant et après la chirurgie afin de favoriser la bonne évolution de la cicatrisation initiale.
Le choix de la technique opératoire
Le type de plastie abdominale dépendra de l’examen clinique des patients et de leurs attentes, comme cela a été évoqué dans le chapitre la plastie abdominale moderne 2.0 : quelle technique pour quel patient ?
Le dessin pré opératoire : contrôle de la position et de la longueur de la cicatrice
Le dessin est réalisé en position debout, assise et couchée dans la chambre d’hospitalisation du patient. Un dessin précis prend du temps.
Les tracés pré opératoires sont dessinés « sur mesure », c’est-à-dire personnalisés en fonction du type de sous vêtement (porté le plus souvent par le patient), dont les contours sont délimités dans un premier temps.
Cela permet de positionner précisément la cicatrice abdominale dans le sous-vêtement. Ce premier aspect est fondamental car une cicatrice cachée est par expérience une cicatrice bien ou mieux acceptée par les patients.
La longueur de la cicatrice va dépendre de la quantité de peau abdominale à réséquer et donc du type de plastie abdominale envisagée. Plus l’excédent cutané abdominal est important et plus la cicatrice doit être longue afin de prévenir des oreilles cutanées latérales disgracieuses en fin d’intervention.
L’infiltration des lignes d’incision et des zones lipoaspirées
La précision du dessin pré opératoire évoquée précédemment est essentielle car les tracés sont infiltrés systématiquement avec une solution adrénalinée et avec de la naropéine avant toute incision.
L’adrénaline est un agent vasoconstricteur qui a pour but de diminuer significativement le saignement lors des incisions cutanées et lors de la lipoaspiration. Ses objectifs sont donc de minimiser les pertes sanguines pendant l’intervention, d’optimiser la cicatrisation et de favoriser une récupération plus rapide pour les patients.
La naropéine est un anesthésiant local de longue durée d’action utilisé pour permettre aux patients d’être plus confortables dans les premières heures post opératoires immédiates.
La technique de la haute tension supérieure
Lors d’une plastie abdominale avec transposition de l’ombilic, un lambeau cutanéo-graisseux est décollé centralement sur toute la hauteur de l’abdomen de bas en haut (depuis le pubis jusqu’au processus xyphoïde). Autrement dit, les attaches entre ce lambeau et l’aponévrose (enveloppe) des muscles abdominaux sont libérées pour permettre à la peau abdominale d’être mobilisée et retendue vers le pubis.
La haute tension supérieure consiste à utiliser la laxité du lambeau abdominal afin de le retendre par fixation progressive à l’aponévrose sus et péri-ombilicale, plus bas que ses attaches d’origine. Cette technique a pour principaux intérêts :
- Une remise en tension optimale de l’étage supérieur de l’abdomen d’où le terme de « haute tension » ; cela va d’ailleurs induire cliniquement une légère dépression médiane au-dessus de l’ombilic, recréant ainsi la vallée sus ombilicale
- La possibilité de réséquer plus de peau abdominale et par conséquent une remise en tension globale optimisée de l’abdomen
- Une tension de fermeture cutanée maîtrisée au niveau de la cicatrice abdominale, car la tension est progressivement répartie sur la paroi abdominale ; la tension est donc moindre sur la cicatrice impliquant une cicatrice de meilleure qualité, sans risque de distorsion du pubis et assurant une belle courbe cicatricielle
Le capitonnage sous ombilical
Il consiste à refixer le lambeau abdominal décollé à la paroi abdominale avant de commencer la fermeture cutanée.
Fermer directement la peau abdominale sans capitonner laisse un espace mort sous le lambeau qui ne demande qu’à se remplir de liquide. C’est une des complications fréquemment décrites dans les plasties abdominales, à savoir la formation de séromes (collections liquidiennes lymphatiques). De plus, le risque d’hématome (collection de sang) post opératoire est aussi minimisé.
Le capitonnage est un temps important de la chirurgie pour restituer l’anatomie initiale et prévenir efficacement ce type de complications. Il rend de ce fait inutile l’utilisation de systèmes de drainage (redons ou lames).
Un nouveau concept de suture chirurgicale
Le Dr Petit utilise une nouvelle technique de suture chirurgicale, appelée surjet spiralé, visant à favoriser le bon déroulement de la cicatrisation initiale et optimiser la qualité de la cicatrice à moyen long terme.
La gaine abdominale et la prévention thrombo-embolique
Une gaine abdominale de contention est mise en place dès la fin de l’intervention.
Son port est important pendant 4 à 6 semaines avec 3 objectifs principaux :
- Diminution de l’œdème post opératoire
- Protection des sutures aponévrotiques réalisées lors de la cure d’un diastasis des muscles abdominaux
- Favoriser la bonne rétraction cutanée des zones lipoaspirées
De plus, un autre bénéfice de la compression est rapporté par les patients se sentant moins douloureux avec leur gaine dans les suites opératoires immédiates.
La prévention thrombo-embolique (phlébite et embolie pulmonaire) repose sur la prescription systématique d’un anticoagulant (héparine injectable) pendant 15 jours, le port de bas de contention pendant 1 mois et le lever précoce dès le lendemain de l’intervention. Ces trois mesures associées rendent ces complications exceptionnelles.
La chirurgie esthétique abdominale est une chirurgie minutieuse qui prend du temps. Il faut compter en moyenne 2h30 pour réaliser une plastie abdominale avec transposition de l’ombilic en respectant tous ces concepts. Mais cela en vaut la peine !
Le résultat esthétique obtenu sera au rendez-vous, avec des suites opératoires assez simples à gérer pour une convalescence moyenne de 10 à 15 jours maximum pour les patients.